Parce qu'il incarne le rôle principal dans de nombreuses histoires, le renard est paré d'une aura de mystère. Notre Nature se penche sur ce splendide animal trop méconnu. Qui est-il ? Où vit-il ? Que mange-t-il ? Lisez tout ce que vous devez savoir sur le Vulpes vulpes ici !
 
Reconnaître le renard
Vulpes vulpes

Les renards sont des animaux nocturnes et ne se montrent pas facilement. Pour en repérer un, il vaut mieux attendre le crépuscule. Il est plutôt facile à reconnaître.
le pelage est principalement brun rougeâtre; le ventre et le bout de la queue sont blancs
les oreilles pointues et ouvertes sont de couleur noire sur leur face extérieure
le bas des pattes est également noir
le museau élancé est très reconnaissable
longueur tête-corps: jusqu'à 80 cm
longueur de la queue: jusqu'à 50 cm
La femelle se nomme une renarde, le petit un renardeau
Au menu
Le renard est un véritable opportuniste en matière de nourriture. Peut-être sa réputation de « petit rusé » vient-elle de là ? Il s'adapte facilement et change rapidement de technique de chasse. Parfois, il passe même à un régime végétarien ! Il chasse seul et généralement au crépuscule ou la nuit. Il est aussi possible de le repérer de jour, dans des zones non perturbées. Sa vitesse, son nez pointu et ses oreilles sensibles sont des atouts essentiels quand il chasse. Il pratique le mulotage : sauter pour atterir avec les deux pattes avant sur sa proie.
Le renard chasse principalement les petits mammifères comme les lapins, les rongeurs et les rats bruns (surmulots), mais canards et volailles sont aussi parfois au menu. Si elles se présentent à lui, le renard se régale également des victimes de la circulation. Il mange parfois aussi des œufs et même des déchets. Les renardeaux mangent également des insectes et des fruits (tombés).
Habitat
Le renard n'est pas très exigeant concernant son habitat. Il s'adapte très facilement et on le retrouve dans quasiment tous les habitats possibles, même en ville. Il a juste besoin d'assez de nourriture, d'une tanière et d'une compagne. Mâmes et femelles vivent en couple et sont très territoriaux. Ils délimitent constamment leur territoire à l'aide d'excréments. Les intrus sont avertis de leur présence par des jappements.
Le renard et l'amour
Accouplement ou période de rut : décembre-février avec un pic en janvier
Naissance : après une période de gestation de 50-52 jours, 4-5 petits naissent en moyenne
Déménagement : lorsque les renardeaux ont quelques semaines, leur mère les déplace dans une tanière plus grande
Femelles assistantes : parfois, d'autres femelles vivent avec un couple de renards. Ils ne se reproduisent pas, mais aident à l'éducation.
Leur propre maison : à l'automne, les renards partent en quête de leur propre territoire. Les femelles restent proches de chez elles tandis que les mâles parcourent plusieurs kilomètres pour trouver un territoire approprié. Les renardeaux inexpérimentés sont très vulnérables pendant cette période. Ils peuvent être victimes du trafic ou mourir pendant la chasse. Ils sexuellement mâtures dès le printemps suivant.
 
Relation avec l'homme
Le renard est bien répandu dans notre pays et n'a pas d'ennemis naturels. Seuls les humains représentent un danger potentiel. Comme il est franchement opportunistel, on peut croiser le renard dans des zones densément peuplées. Avec le hérisson, le renard est l'une des plus importantes victimes de la circulation parmi nos mammifères.
Comment protéger ses poules contre les renards ?
Le renard n'a pas bonne réputation car il arrive qu'il s'invite dans le poulailler. De plus, il tue souvent plus de poules que nécessaire. Non pas pour nous intimider, mais plutôt pour rétablir la paix dans le poulailler. Il est néanmoins très facile de protéger vos poules contre les attaques du renard, même dans une zone boisée. Fermez le poulailler lorsque les poules vont se percher pour la nuit et ne relâchez les poules que le lendemain, à l'aube. Pour que vous n'ayez pas à le faire vous-même, il existe des portiques qui s'ouvrent et se ferment automatiquement en fonction de la luminosité.
Saviez-vous que le renard...
court en moyenne à une vitesse de 6 à 13 km/h et atteint même 60 km/h au sprint ?
ne creuse pas toujours ses tanières lui-même ? Il utilise aussi des abris artificiels (comme une conduite en béton) ou des repaires d'autres animaux (comme le blaireau).
délimite son territoire avec des excréments et de l'urine, que l'on appelle des "laissées" ?
est un excellent père (ce qui est assez rare pour les mammifères mâles) ?

les espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (ESOD) -LES ESPECES CLASSEES NUISIBLES

la martre
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LA MARTRE


La martre : comment vit-elle ? Tout savoir sur la martre
Souvent confondue avec sa cousine la fouine, la martre est un mammifère méconnu du grand public. En effet, cette dernière ne s’approche que très peu des habitations humaines, contrairement à la fouine, ce qui fait d’elle un animal plutôt discret et difficile à observer dans son milieu naturel. Pour tout savoir sur ce curieux animal qu’est la martre, c’est par ici !
La martre : qu’est-ce que c’est ?
La martre (Martes martes) est un mammifère de la famille des mustélidés, famille comptant également la fouine, le furet, ou encore le putois.
Ce petit animal ressemble à s’y méprendre à une fouine, à quelques petites différences près. Elle mesure 15cm de haut environ, pour 36 à 58cm de long, pour un poids pouvant aller de 500g à 2,2kg (les mâles étant souvent plus gros que les femelles).
Son pelage est brun chocolat sur l’ensemble de son corps, excepté sa bavette allant du thorax au haut du cou, qui est de couleur jaune orangé. C’est d’ailleurs la couleur de sa bavette qui la différencie de la fouine.
Dans la nature, ce petit mammifère peut vivre de 10 à 12 ans.
La martre est un animal nocturne et crépusculaire, ce qui signifie que sa période d’activité va de la tombée du jour à la fin de la nuit. Son régime alimentaire est très varié, puisqu’elle est carnivore à tendance insectivore et frugivore. Il peut même lui arriver d’être charognarde.
La répartition géographique et les zones de vie de la martre
La martre a conquis une vaste zone en Eurasie. Ainsi on peut en trouver de l’ouest à l’est de l’Europe, dans le nord de l’Angleterre et en Écosse, ainsi que dans les pays scandinaves, en Norvège, en Finlande et en Suède.
Ce petit mammifère vit principalement dans les zones forestières, dans lesquelles il peut trouver un grand nombre de ses proies, ainsi que ses logis. En hiver, la martre ira trouver refuge au sol, dans des terriers inhabités de lapins ou autres rongeurs, ainsi que sous des pierres ou de la végétation, notamment dans des ronces, qui rebutent ses potentiels prédateurs. À l’inverse, durant les périodes chaudes, elle ira plutôt se nicher dans les arbres creux, jusqu’à deux mètres de hauteur, occupant des trous inhabités d’écureuils ou des souches d’arbres morts.
Elle évitera les zones ouvertes, dans lesquelles elle sera exposée à ses prédateurs, les rapaces, et ne trouvera que très peu de ses proies.
On peut même retrouver des martres dans les zones montagneuses, où les putois ont d'ailleurs disparu, jusqu’à une altitude de 2000 mètres, dans les Alpes notamment.
Le régime alimentaire de la martre
La martre voit son régime alimentaire varier selon les saisons. En automne et au printemps, elle se nourrira principalement de petits rongeurs comme le campagnol agreste, la musaraigne, le campagnol des champs ou encore le mulot qui sont très abondants au cours de ces saisons.
En été, elle se nourrira de fruits et d’insectes, notamment de nids de bourdons qui font partie de sa principale alimentation durant cette période, ainsi que de petits oiseaux de la famille des passereaux comme des merles, des pinsons, des grives ou encore des mésanges. Parfois même durant cette période, la martre mangera des batraciens comme des salamandres, grenouilles ou crapauds.
En hiver, la martre sera beaucoup moins active, se nourrira beaucoup moins, et se montrera plutôt charognarde, bien qu’il lui arrivera toujours de chasser les petits rongeurs, plus rares, dont elle raffole.
La reproduction de la martre
La période de reproduction de la martre a lieu en été, entre le mois de juin et le mois d’août. Le mâle tentera de séduire sa femelle à l’aide de jeux et de bagarres, puis une fois parvenu à ses fins, les deux tourtereaux copuleront durant 15 à 75 minutes.
Une fois que la femelle sera fécondée, les petits se développeront dans son ventre durant 28 à 30 jours, puis elle mettra bas dans un nid qu’elle aura préalablement préparé, souvent dans des arbres creux ou des trous d’écureuils, qu’elle aura tapissés de feuilles et de mousses.
La portée sera composée de 3 individus en moyenne, mais cela peut varier de 1 à 6 petits qui naissent très fragiles, avec les yeux fermés. La femelle les allaitera jusqu’à un mois et demi, et s’en occupera seule, le mâle étant reparti à ses occupations après l’accouplement.
À l’âge de deux mois, les jeunes commenceront à sortir de leur nid pour découvrir leur environnement, en restant en hauteur, sur des branches d’arbres, toujours sous la surveillance étroite de leur mère. Malheureusement, si la femelle se trouve en période de disette, qu’il n’y pas assez à manger dans son environnement, il se peut qu’elle tue certains de ses petits les plus faibles pour se nourrir.
À l’âge de six mois, les petits sont totalement indépendants et quittent leur mère pour vivre leur propre vie. Les femelles atteindront leur majorité sexuelle à l’âge de 15 mois environ (soit un an et demi), tandis que les mâles ne seront pas aptes à se reproduire avant l’âge de 27 mois (soit plus de 2 ans).

LE CHIEN VIVERRIN


Description du chien viverrin
Le chien viverrin est de la taille d'un renard mais sa morphologie est davantage trapue. Il possède des membres courts ainsi qu'un pelage épais et long de couleur gris brun, et arbore un masque facial sombre un peu semblable à celui du raton laveur. Sa queue par contre est d'une teinte uniforme. Ses joues sont ornées de poils plus longs qui font penser à des favoris. Il présente quelques ressemblances avec les mustélidés.
Chien viverrin. © Pkuczynski, GNU FDL Version 1.2 
Habitat du chien viverrin
L'habitat originel du chien viverrin était situé dans l'Extrême Orient, dans les régions montagneuses plantées de forêts mixtes des fleuves Amour et Oussouri en Russie et en Chine, en Corée du Nord, au nord de l'Indochine et au Japon. De nos jours, pour cause d'élevages intensifs pour la fourrure en Russie et dans divers pays d'Europe dans les années 1920 à 1930, l'animal a conquis la Russie occidentale, la Scandinavie et est également présent en France, en Belgique et en Suisse. Un individu mort a été découvert en avril 2010 à Oostmalle en Belgique. Il s'agit du troisième spécimen confirmé dans ce pays où il est classé comme nuisible et interdit.
Comportement du chien viverrin
Contrairement aux autres membres de la famille des canidés qui ont une structure sociale organisée, le chien viverrin ne vit pas en meutes ou en groupes. C'est un animal discret et solitaire dont les mœurs sont essentiellement nocturnes. Durant l'automne, à la manière des ours, il mange tout ce qui lui tombe sous la gueule, afin de se constituer une réserve de graisse pour supporter la mauvaise saison. En effet, c'est le seul représentant de la famille des canidés à hiberner lorsque la température s'abaisse en dessous de -5°. Il possède également la particularité de ne pas aboyer. Il occupe des tanières souterraines (souvent des terriers de renards) auquel il rajoutera une « chambre » supplémentaire lors de la période de reproduction afin que la femelle puisse mettre bas en toute quiétude.
Reproduction du chien viverrin
La période de reproduction a lieu entre février et avril et la gestation dure deux mois. La femelle va ensuite mettre bas de six à huit petits, qu'elle allaitera pendant deux mois. Ils s'alimenteront ensuite de viande régurgitée et vers trois mois s'aventureront à la suite des parents qui les initieront à la chasse et aux dangers extérieurs. Le chien viverrin atteint sa maturité sexuelle au bout d'un an.
Régime alimentaire du chien viverrin
Le chien viverrin est un opportuniste plutôt qu'un prédateur. Il ne chasse pas de gros ongulés du type chevreuils ou sangliers, mais s'alimente plus volontiers de rongeurs, d'insectes, de reptiles et d'amphibiens, de gastéropodes, de baies et de champignons, d'œufs, d'oisillons et de charognes.
Menaces sur le chien viverrin
Le chien viverrin n'est pas considéré comme une espèce menacée bien qu'il soit chassé pour sa fourrure, et parfois éliminé volontairement parce qu'il est vecteur de la rage. Dans nos régions c'est au contraire une espèce exogène considérée comme nuisible à la faune locale.   

LE RENARD


Le terrier :
il peut être nettoyé en hiver et dans ce cas, on voit des déblais récents et la vieille litière salie par l’urine et les crottes répand une forte odeur. On trouve des débris d’aliments (plumes, pattes de lapins, musaraignes, taupes) près des terriers qui servent à la reproduction et quand des renardeaux sont présents, l’odeur de la nourriture pourrissante est perceptible, il y a aussi des mouches, on entend parfois les gémissements aigus et rythmés des jeunes.
les empreintes :
on peut les observer sur les coulées empruntées au bord des champs et des fossés, sous les clôtures et les amas d’ordures proches des terriers. Elles sont plus ovales que celles de la plupart des chiens, mais ressemblent à celles de certains chiens de berger. Elles mesurent environ 4 à 5 cm de long et 4,5 cm de large (les postérieures sont un peu plus petites que les antérieures). Le pas laisse des empreintes espacées d’environ 30 cm. Sur les empreintes des doigts, on peut voir les marques des griffes qui sont moins nettes que chez le Blaireau. Les empreintes des chiens domestiques sont plus arrondies chez le Renard. Les 2 griffes centrales sont plus proches et sur la boue molle, les poils existant entre les pelotes plantaires laissent des rayures. Dans la neige, la voie d’un Renard qui trotte est une piste régulière, la patte postérieure s’appuyant dans l’empreinte de la patte antérieure. Si la neige est épaisse, le Renard peut s’appuyer plusieurs fois dans les mêmes empreintes, ce qui lui permet d’économiser de l’énergie. Les fils de fer barbelés et les ronces retiennent parfois des poils là où le Renard est passé (la bourre est crépue et les poils de jarre ont des bandes noires, rousses et blanches). Dans la boue ou les hautes herbes, les pistes sont plus étroites que celles (très semblables par ailleurs) du Blaireau.
Patte antérieurePatte postérieure
Laissées (crottes) : Elles sont souvent déposées sur une taupinière, une pierre, une touffe d’herbes, une souche d'arbre et au croisement de pistes. Elles ressemblent parfois à celles du chien domestique, mais sont généralement plus foncées, ont une odeur différente et sont plus denses (elles contiennent des poils, plumes, en été des fragments d’élytres de Coléoptères et des pépins de fruits.) Elles peuvent aussi renfermer de la terre qui provient des lombrics, comme celles du Blaireau, mais elles sont moins molles et ne sont pas déposées dans des trous. Une de leurs extrémités est souvent spiralée et pointue.

Reliefs de repas :
il arrive que le Renard cache mal ses proies dont une partie reste visible à la surface du sol. Des restes de repas caractéristiques : axe des plumes coupé (les rapaces arrachent les plumes qui restent entières), tète des poulets parfois cachée à l’écart du corps, peau parfois retroussée comme un gant sur les pattes (lapin par exemple), peau des hérissons intacte, les entrailles ayant été dévorées (même chose chez le Blaireau). Accusé de tuer des agneaux, mais souvent sans preuve quand il en tue un, les marques de ses dents sont visibles sur les épaules et les vertèbres cervicales sont écrasées les blessures dues aux canines supérieures sont distantes d’environ 3 cm, celle des canines inférieures de 2,6 cm (des ecchymoses montrent que l’animal a été tué et que le Renard n’a pas mangé une charogne).
Mensurations
La longueur du corps varie entre 90 cm et 1,20 m. La queue du renard souvent longue est touffue est de 30 à 45 cm. Le poids moyen du mâle est de 7 kg, celui de la femelle de 6 kg. C’est donc un animal de taille assez modeste, même si son épaisse fourrure d’hiver lui donne parfois une allure plus imposante.
Le Renard possède 42 dents.
Habitat
Le Renard s’adapte à des milieux très variés : campagne cultivée, broussailles, bois, parcs, côtes, landes, en plaine et en montagne (jusqu’à 2 500 m), dunes, faubourgs des villes où il y a des jardins et même au centre des agglomérations, Les grandes plantations de résineux sont fréquentées tant que la végétation herbacée subsiste, après quoi elles servent surtout de retraite. Il s'abrite dans un terrier qu’il creuse lui même ou qu’il emprunte aux lapins ou aux Blaireaux et qu’il modifie (cohabite parfois avec ces deux espèces). Le terrier se trouve généralement dans un talus (l'abri peut aussi se trouver dans une crevasse de rocher, sous une grosse canalisation, etc.). Le terrier a souvent plusieurs entées (2 à 4). Il n’est occupé de façon régulière que par la femelle qui a des petits, bien qu’elle puisse les mettre au monde à l’air libre dans les broussailles. Les traces de forage (déblais) ne prouvent pas qu’un terrier soit réellement occupé. Dans la journée, le Renard s'abrite dans un éboulis, un tas de bois, sous des racines, dans un fossé où il se repose. Dans le terrier, la pièce où les jeunes naissent est tapissée de poils de la renarde.
La surface de son habitat varie entre 20 et 40 ha dans les villes et jusqu'à 4 000 ha en montagne. Le plus souvent, la zone se situe entre 200 et 600 ha dans la campagne cultivée. En Lorraine, la surface moyenne est de 300 à 400 ha. La surface parcourue dépend de l’abondance des proies, des emplacements disponibles pour le terrier et de la structure du paysage. Les jeunes âgés de 6 mois à 1 an se dispersent ente octobre et janvier inclus et peuvent aller à 250 km (plus souvent entre 5 et 10km). Les males se déplacent plus que les femelles. Le pourcentage de sujets des deux sexes qui se dispersent varie selon le milieu. Presque tous les mâles se dispersent pour les femelles. La densité des population est variable. Dans la campagne cultivée, environ une famille de Renard au kilomètre carré, mais on peut trouver cinq familles sur la même surface (peut-être 20 adultes), près des villes et une seule (peut-être deux adultes) sur 40 km2 sur des plateaux pauvres en ressources.
Régime alimentaire
régime alimentaire du Renard est très varié : Rongeurs, Lagomorphes, oiseaux, insectes (surtout Coléoptères), œufs, lombrics (pris à la surface du sol par les nuits chaudes et humides). Il mange peu de musaraignes et de taupes, mais tue le Hérisson. Il exploite les dépôts d’ordures, tas de compost, mangeoires pour oiseaux, etc. En été et en automne, il consomme les fruits tombés (pommes, prunes, etc.) et les baies (surtout des mûres). La ration quotidienne moyenne est environ de 500 g (120 kca). Il n'est pas rare que le Renard cache les surplus de nourriture. Il est capable de profiter d’aliments variés et nouveaux.
Reproduction
Les mâles s’accouplent de décembre à février quand leurs testicules augmentent six fois de volume (l’œstrus des femelles dure trois semaines, la vulve est alors enflée, rose, humide, la fécondation n'est possible que durant 3 jours). Le « verrouillage » qui suit la copulation dure jusqu’à 90 minutes. Les naissances ont lieu de mars à mai. La maturité sexuelle est effective à 10 mois. La durée de la gestation est de 52 à 53 jours. Chaque portée compte 4 ou 5 petits. L’abondance de la nourriture influe sur l’importance de la portée et l’absence - ou non - de reproduction. Il n'y a qu'une portée annuelle. La femelle possède 8 tétines (parfois 7, 9 ou 10). Le sex-ratio à la naissance est de 1/1, mais il semble qu’il y ait davantage de mâles à la naissance chez les populations qui ont une forte densité.
Les jeunes pèse 100 g à la naissance. Ils possèdent une fourrure brun foncé velouté (bout de la queue blanc chez les sujets qui l’auront à l’âge adulte). La face devient rousse à 4 semaines quand le museau s’allonge, les oreilles grandissent vite (et apparaissent en premier à la sortie du terrier). La denture de lait est complète entre 7 et 8 semaines. Après 6 mois, ne peut plus guère être distingué de l’adulte. Aveugles et sourds à la naissance, les petits ont besoin de la chaleur maternelle durant les 2 ou 3 premières semaines. Les yeux s’ouvrent entre 11 et 14 jours et sont bleus jusqu’à 1 mois, puis deviennent bruns à couleur ambre et à pupille verticale. Le sevrage a lieu vers 6 semaines (à 12 semaines au maximum). Les petits mangent de la viande dès l’âge de 4 semaines environ. Les femelles qui se reproduisent ont des tétines plus grandes que les sujets stériles. Les jeunes prennent 50 g par jour entre 4 et 10 semaines. Les deux parents s’en occupent (ce n’est pas général), le mâle apportant les aliments à l’entrée du terrier où la femelle reste 2 à 5 jours après la mise-bas. Après le sevrage, les adultes apportent de la nourriture aux jeunes y compris celle qu’ils ont stockée au préalable près du terrier (rôle du mâle variable également à ce stade).
Peu à peu, la femelle reste davantage au-dehors pour échapper aux sollicitations des jeunes au terrier. Le mâle joue avec eux et les lèche. Les jeunes restent avec leur mère jusqu’à l’automne. Dans un groupe, seule une femelle (parfois 2) se reproduit même s’il y en a plusieurs (jusqu’à 5). Si 2 renardes ont des petits, elles partagent un terrier. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent nourrir, lécher et s’occuper des jeunes et les adopter s’ils deviennent orphelins (ce sont celles qui se trouvent au bas de la hiérarchie). Il semble que dans les populations urbaines où la mortalité est importante à cause du trafic routier, cette limitation sociale de la reproduction soit moins forte.
Renardeau près de Nancy - GL - Meurthe et Moselle
Longévité
L'age maximum connu en liberté est de 9 ans. La mortalité varie mais peut atteindre 80 % la 1ère année. Chez certaines populations où la mortalité est forte, près de 50 % des sujets peuvent avoir moins d’un an et peu dépassent 3 ans. Si la mortalité est faible, il y a 15 % de sujets de 1 an et 60% de 5 ans et plus. Pendant l’épidémie de rage, vers 1970 et 1980. des centaines de milliers de Renards étaient touchés par la maladie chaque année et ils représentaient probablement moins de 10 % des animaux qui en mouraient. Les sujets qui s’éloignent de leur lieu de naissance ont une espérance de vie inférieure à celle de ceux qui y restent (les petits mâles et les femelles des grosses portées sont les plus enclins à s’éloigner).
Sociabilité
Les groupements de Renard sont variables. Les couples sont provisoires. On trouve des groupes de femelles et d’un mâle : ces femelles sont probablement apparentées. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant avec eux. Entre elles s’établit une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se reproduire. Dans certaines populations, environ 20 % des femelles présentent un avortement tardif (et non pas une absence de fécondation), ce qui est peut-être un moyen, pour celles qui sont dominées, de garder jusqu’au dernier moment une chance de se reproduire avec succès. Lorsque plusieurs femelles d’un groupe mettent bas simultanément, elles peuvent réunir leurs petits et les allaiter collectivement.
On a distingué au moins 28 émissions vocales, différentes glapissements typiques (plusieurs sujets peuvent donner de la voix simultanément), cris aigus, attribués aux femelles mais que les mâles lâchent aussi parfois (ces cris sont très fréquents pendant le rut, soit en janvier-février). On parvient à distinguer certains Renards à leur voix. On distingue aussi des cliquètements manifestant l’agressivité, des gémissements traduisant la soumission. Les adultes avertissent les jeunes de l’approche d’un danger en lançant un aboiement brusque et monosyllabique. La position des oreilles, de la queue, du corps et diverses expressions indiquent l’humeur de l’animal. La soumission extrême se manifeste par les oreilles rabattue, la gueule ouverte, les lèvres rétractées mais non plissées. L'agressivité est caractérisée par les oreilles abaissées latéralement, la gueule largement ouverte. Le salut d’un dominé se reconnaît à la queue agitée de gauche à droite. Les disputes se font dos voûté, arrière-train tourné vers l’agresseur qui arrive (bourrade). Si la bagarre est sérieuse, les adversaires se dressent sur leurs pattes postérieures et se poussent mutuellement aux épaules avec les pattes antérieures, la gueule ouverte.
Les marquages odorant s'effectuent avec l'urine et les crottes déposées de façon visible dans le territoire, mais surtout dans les lieux fréquentés et notamment le long des chemins. les mâles et les femelles lèvent la patte, mais le marquage avec l’urine est parfois le fait des seules femelles dominantes. Les femelles dominées et les jeunes des deux sexes s’accroupissent pour uriner. Sur la neige, les traces d’urine des mâles se trouvent en avant des empreintes postérieures, celles des femelles en arrière. Projette parfois son urine sur d’autres membres du groupe (surtout mâles sur les femelles). Sécrétion des glandes anales (orifices pairs visibles de chaque côté de l’anus) rejetée par le Renard inquiet, parfois sur les crottes. La glande supra caudale (violette) est entourée de poils foncés, disposés en ellipse (il y a des soies jaunâtres et la peau est grasse en dessous) sur la partie supérieure de la queue, à 7 ou 10 cm de sa racine. Chez les mâles, cette glande (dont la sécrétion passe, à tort, pour avoir une odeur de violette) est plus active à la saison de reproduction, l’odeur de cette sécrétion est dispersée quand le Renard agite la queue pour saluer un congénère. D’autres glandes (sur les lèvres et à l’angle de la mâchoire) sont parfois frottées — avec la salive — contre la végétation. Il y a, enfin, des glandes odoriférantes entre les coussinets des pattes.

Comportement
Le Renard est le carnivore le plus abondant et le plus largement répandu dans le monde (hémisphère nord de l’arctique à la zone subtropicale introduit en Australie). En Europe, il reste le principal vecteur de ta rage mais n'est pas le seul. Le gazage et le tir, longtemps employés pour réduire les effectifs du Renard et empêcher l’extension de la maladie, n’ont eu aucune efficacité et seul l’emploi d’un vaccin oral inclus dans des appâts largués par hélicoptère a réellement eu des effets en Allemagne, en France et en Suisse. La gale peut tuer le Renard qui, en se grattant, perd de la fourrure et peut mourir de froid. Sensible aux pesticides de 1959 à 1961 il y a eu une forte mortalité en Angleterre, car les Renards avaient absorbé des grains enrobés de pesticides (effet d’accumulation). En général, il trotte à 6 à 13 km/h mais peut foncer à 60 km/h sur de brèves distances. Le Renard a l’habitude de tuer plus qu’il ne lui en faut quand il pénètre dans un poulailler ou un élevage de faisans ou quand les oiseaux ne peuvent fuir . Ce comportement, souvent jugé selon des critères moraux (le Renard serait méchant, cruel, etc.) s’explique probablement par celui des victimes qui ne fuient pas (situation rare dans la nature). C’est pourquoi le Renard n’aurait pas une réaction adéquate. Si quelques proies sont tuées en trop, le Renard les cache et se souvient fort bien de l’emplacement où il les a mises, il s’agit là d’une adaptation à l’irrégularité des ressources alimentaires. Les études menées récemment pour comprendre la « nocivité » du Renard ont montré que ses dégâts dans les élevages (notamment sur les agneaux) et en ville (où de nombreuses personnes trouvent sa présence intéressante et où les chats domestiques ne sont guère menacés) sont faibles, mais qu’il peut concurrencer sérieusement les chasseurs qui élèvent et lâchent des oiseaux gibier (une des raisons pour lesquelles l'animal est classé nuisible).

La fouine, un petit prédateur


Nom scientifique : Martes foina
Famille : Mustélidés



Identification
La taille et l'aspect de la fouine sont proches de ceux de la martre, mais elle est légèrement plus trapue. C'est un animal au pelage uniformément brun, si l'on excepte une bavette blanche sur la gorge et la poitrine. Contrairement à la martre, sa bavette se divise en deux et se prolonge sur les pattes antérieures. La bavette de la fouine est moins jaunâtre que celle de sa cousine. Elle diffère aussi de la martre par la plante des pieds non velue, des oreilles plus petites et plus étroites, un museau plus court et plus large. Comme c'est le cas chez tous les mustélidés, le mâle est nettement plus gros que la femelle. Le corps de la fouine mesure environ 45 à 55 cm jusqu'à la queue. Celle-ci représente la moitié de la longueur du corps. Son poids varie de 1.3 à 2,3 k
Habitat
La fouine a su s'adapter à de nombreux environnements. Selon les régions, elle occupe des habitats très différents. Elle fréquente les espaces découverts, les prairies à proximité d'eau, les coteaux rocailleux, les bois de feuillus et leurs lisières, mais aussi les forêts de montagne jusqu'à 2 400 mètres (au-dessus de la limite des arbres). Les carrières constituent aussi un lieu de gîte apprécié par les fouines. En Suisse, dans le nord et l'est de la France, et au sud de la RFA, elle est très fréquente dans les agglomérations, gîtant dans les granges et les greniers.
La fouine s'abrite dans un arbre creux, un tas de pierres, une carrière, un grenier, une grange, une ruine, un garage. Elle se creuse parfois un terrier .
Mode de vie
La fouine est un animal aux activités essentiellement nocturnes. Elle se déplace avec souplesse, grimpe avec agilité, est capable de bonds importants, et nage très bien. Elle est aussi agile que la martre dans les arbres mais est moins assurée sur les troncs, elle chasse surtout au niveau du sol. Les territoires de chasse sont très variés : lisières des bois, haies et talus, vergers, jardins et abords des habitations. Ils peuvent concerner une aire de 50 à 150 ha et jusqu'à 300 pour certains individus. En ville, il est très petit et la fouine le parcourt plusieurs fois chaque nuit. À la campagne, elle est généralement solitaire, mais en ville 4 ou 5 Fouines peuvent se nourrir ensemble. Sa voix est semblable à celle de la Martre, mais elle est beaucoup plus bruyante même en dehors de la période de rut. Elle lance des chuintements.
Pendant la journée, la fouine gîte dans les anfractuosités de rochers, les vieux terriers de renards, les taillis d'épineux, les tas de bois ou de brindilles, les vieux murs, les greniers et autres endroits où elle peut se cacher. Elle n'hiberne pas.
Devenue une commensale de l'homme, la fouine peut provoquer des dommages. Dans les greniers où elle s'installe, elle peut endommager les panneaux d'isolation et les câbles électriques. En Europe centrale, elle a pris l'habitude de s'abriter sous le capot des voitures, où elle détériore les fils électriques. Elle s'attaque également aux câbles électriques dans les transformateurs et les gares. Ces dégâts sont souvent provoqués par les jeunes qui mordillent à peu près tout pour en tester la comestibilité. À l'automne, les dégâts sont moins nombreux, car les jeunes ont acquis de l'expérience.
Alimentation
Opportuniste, la fouine est capable de s'adapter à différents aliments. Son régime alimentaire est composé de petits animaux de toutes sortes. Elle est aussi capable de s'attaquer à un lapin ou a une poule. Cependant, l'alimentation de la fouine est constituée pour une bonne part par les petits mammifères et ils représentent de loin les proies principales en hiver. Les espèces les plus fréquemment capturées sont les rats, les souris, les campagnols, les mulots, les musaraignes et le surmulot. Elle est d'ailleurs l'un des seuls carnivores proches de l'homme à attaquer avec succès à ce rongeur.
La fouine se nourrit également d'oiseaux et d'œufs, de vers de terre et d'insectes, ainsi que de fruits. Localement elle est presque entièrement frugivore, insectivore et détritivore, car elle ne dédaigne pas ni les charognes, ni les détritus ménagers abandonnés par les hommes.
Du fait de ses préférences alimentaires pour les rongeurs, et de la prédation qu'elle exerce sur le "rat d'égout", on peut affirmer que la fouine nous rend service en assurant une sorte de police sanitaire. Elle est souvent actuellement persécutée sans remords alors qu'à l'époque romaine, elle était adoptée pour capturer les souris et dératiser les habitations.
Reproduction
L'accouplement a lieu en juillet et août, mais les petits naissent au printemps suivant, car les ovules fécondés ne s'implantent dans la paroi de l'utérus de la femelle que huit mois après le rut. La durée de gestation est de 28 à 30 jours pour certains auteurs et 56 pour d'autres. Les naissances interviennent donc généralement en avril ou en mai de l'année suivante. Les portées comptent le plus souvent 3 à 7 petits qui naissent aveugles et sourds. À la naissance, ils arborent un pelage blanchâtre et peu fourni qui deviendra gris. Seule la femelle s'en occupe. Ils sont sevrés à 8 semaines et sortent du gîte à 8 ou 10 semaines. À l'âge de 4 mois, les jeunes prennent leur fourrure brune, et ils deviennent indépendants de leur mère en apprenant à chasser leurs proies. La mère et les petits ont de fréquents échanges vocaux. Le lien familial se dissout à l'automne suivant leur naissance. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle à entre 1 et 2 ans.
Espérance de vie
La fouine peut vivre 18 ans (en captivité). Dans la nature, les causes de mortalité sont nombreuses : pièges, tir, trafic routier surtout au début du rut.
Problèmes posés
La fouine a une très mauvaise réputation. Deux reproches sont parfois adressés à la fouine :

- Ses sarabandes nocturnes, surtout en période de rut, qui sont la cause de bruit dans les greniers ou les faux plafonds ;

- Ses incursions dans les poulaillers mal fermés la nuit qui se ponctuent par la perte de volailles.

la belette




La belette : comment et où vit-elle ? Tout savoir sur la belette
La belette d’Europe est un mammifère carnivore que l’on peut croiser dans les alpages, les prairies, les forêts mais aussi dans nos jardins. Découvrons qui est-elle exactement et s’il faut la considérer comme un allier des jardiniers ou un ennemi juré de nos cultures. La belette est un petit animal dont l’utilité est avérée, mais qui pâtit d’une réputation de nuisible depuis des décennies.
La belette d’Europe : principales caractéristiques
La belette, Mustela nivalis, appartient à la famille des Mustelidae. On la nomme également petite belette ou belette pygmée.
Elle possède une robe blanche sur le cou, le ventre, et brun-roux sur le reste du corps ainsi que sur ses courtes pattes, sa tête et sa petite queue. On la distingue à la démarcation irrégulière entre les deux couleurs de son pelage. Sa fourrure durant l’hiver conserve généralement la même couleur qu’en été, sauf chez les belettes albinos ou chez celles qui vivent dans les régions au climat rude comme en Sibérie par exemple. Elle est fréquemment confondue avec l’hermine alors que cette dernière est plus grande que la belette.
Il existe une réelle différence de taille entre le mâle et la femelle, le premier étant bien plus grand. A l’âge adulte, sa longueur peut atteindre 26 à 27 centimètres pour un poids de 125 grammes au maximum. Quant à la femelle, elle mesure tout au plus 19 cm et ne pèse que de 35 à 85 g selon les individus. La belette est donc le plus petit mammifère carnivore du Vieux Continent. Son petit gabarit ainsi que son corps long et fuselé lui permettent de se faufiler dans un trou dont le diamètre est de l’ordre de seulement 2,2 à 2,5 cm.
A l’état sauvage, la belette d’Europe a une espérance de vie de trois ans, mais qui peut atteindre une bonne dizaine d’années en captivité.
Belette d’Europe : petit par la taille mais grand chasseur !
Elle s’adapte à quasiment tous les biotopes à l’exception des vastes zones humides. On peut même la rencontrer jusqu’à 3 000 d’altitude. Dotée d’une vision parfaitement adaptée au jour et à la nuit et d’une ouïe ultra fine, la belette est un chasseur émérite que ce soit en période diurne ou nocturne. Ce mammifère carnivore se nourrit de petits rongeurs et n’hésite pas à s’installer dans le terrier des proies dont elle se nourrit. Elle choisit d’ailleurs son lieu de vie en fonction de l’abondance de proies potentielles.
Elire domicile dans de vastes étendues plantées de céréales lui convient tout à fait puisqu’elle peut se repaître à sa guise d’une multitude de campagnols des champs dont elle est un grand prédateur. On peut même la trouver fréquemment dans nos habitations (cave, grenier, dépendances, arrière-cuisine, buanderie…). Elle y chasse la souris. Dans nos jardins, elle peut dévorer une musaraigne et une taupe si elle n’a rien d’autre à se mettre sous la dent, mais c’est finalement peu fréquent.
Mis à part les petits rongeurs qui représentent entre 60 et 99 % de son alimentation, la belette se nourrit parfois de lézards, d’insectes, d’oiseaux de petite taille, de mollusques, d’amphibiens et même de quelques œufs. Pour elle, pas question d’hiberner : elle doit impérativement manger chaque jour de l’année. Mais c’est bien le campagnol des champs qui l’attire le plus. Ainsi, là où le campagnol est en abondance, on trouve généralement beaucoup de belettes d’Europe.
Pour surveiller les alentours, ce mammifère qui vit principalement en solitaire adopte la position en « I », c’est-à-dire qu’elle se dresse pour paraître plus grande et voir le plus loin possible, à la façon du suricate. Toute petite, la femelle belette qui veille sur ses petits n’hésite pas à s’attaquer à l’homme ou à un animal bien plus gros qu’elle. Elle est aussi vive que courageuse, et fait preuve d’un dynamisme à toute épreuve.
Reproduction de la belette
C’est entre mars et juin/juillet qu’a lieu la période de reproduction chez la belette, période durant laquelle une mère peut avoir deux portées. Chaque portée compte entre 4 et 7 petits, parfois jusqu’à 10 si la nourriture afflue (et notamment les campagnols). La femelle prépare un nid douillet avec des feuilles, de la mousse et du foin ou bien s’installe dans un terrier de campagnols.
Après 5 ou 6 semaines de gestation elle donne naissance à des petits totalement dépourvus de poils. Mais en quelques jours seulement, leur pelage tout d’abord gris argenté commence à apparaitre. Aveugles à la naissance les petits de la belette n’ouvrent leurs yeux que lorsqu’ils ont atteint l’âge de 4 semaines alors qu’ils ont déjà leurs premières dents depuis une bonne quinzaine de jours.
L’éducation des bébés belettes est entièrement dévolue à la mère qui leur apprend à chasser efficacement, bien que la chasse soit instinctive chez ces mammifères carnivores. Sevrés très tôt, ils sont totalement autonomes dès l’âge de 2 mois 1/2 et c’est à ce moment qu’ils quittent le nid familial. A 1 an, ils atteignent leur maturité sexuelle.
Belette, un petit carnivore vraiment utile
Lorsqu’elle rôde autour d’un poulailler, contrairement aux idées reçues d’un autre temps, ce n’est que pour chasser les rats avides de graines qu’ils trouvent à profusion dans les mangeoires, mais en aucun cas pour s’emparer d’une volaille. La belette est bien lien d’être une tueuse de poules. En revanche, si un coq téméraire devait l’attaquer pour protéger sa basse-cour, elle serait tout à fait capable de se défendre et de gagner la bataille. Quant à la faune sauvage, elle n’est absolument pas menacée par la belette.
L’utilité de la belette a été largement prouvée par des scientifiques, alors que cet animal est encore trop souvent classé parmi les nuisibles. Pourtant, si le nombre d’individus venait à baisser, on ne pourrait qu’assister à une recrudescence de campagnols et autres petits rongeurs, véritables destructeurs de cultures capables de mettre à mal l’économie des agriculteurs
                                              LE PUTOIS

Le Conseil national de protection de la nature a rendu un avis favorable concernant l'inscription du putois d'Europe sur la liste des mammifères protégés en France.
"Sous la pression des représentants cynégétiques, le putois est encore classé 'susceptible d'occasionner des dégâts' (nouvelle dénomination des 'nuisibles'). Pourtant, rien ne justifie un tel classement : aucun impact sur les activités humaines, aucun impact écologique négatif n'est documenté par aucune donnée scientifique", se désole Pierre Rigaux. L'animal est accusé de s'attaquer aux basses-cours et aux petits gibiers. Des incriminations balayées par le naturaliste dans une note de blog : il assure que ces dégâts ne sont jamais prouvés. "Rarement visités par les putois, les poulaillers ne le sont pas du tout s'ils sont bien fermés la nuit" et "quant au 'petit gibier', c'est-à-dire en fait les perdrix et faisans d'élevage lâchés pour la chasse, rien n'indique que les putois s'en attribuent une part notable", déclare-t-il. De son côté, l'ONCFS explique sur son site que "la prédation du putois sur les élevages avicoles, comme celle des autres espèces de mustélidés, reste difficilement quantifiable par manque d'outil simple permettant une estimation précise des pertes et une reconnaissance fiable des prédateurs en cause". La protection de cette espèce permettrait l'interdiction de son piégeage, sa prise en compte lors des chantiers d'aménagement du territoire mais aussi la mise en place de programmes de protection.

Nom commun : Putois d’Europe
Nom latin : Mustela putorius (Linnée, 1758)
Famille : Mustelidae

Période d’activité / d’observation : visible toute l’année, crépusculaire et nocturne
Statut réglementaire : espèce susceptible d’être classée « nuisible » / préoccupation mineure (LC)
Descriptif et particularités
Le Putois d’Europe est un petit carnivore : avec un poids d’environ 1 kg et une longueur variant de 30 à 50 cm, il présente la morphologie typique des mustélidés, avec un corps allongé et des pattes courtes, qui lui permettent de suivre les lapins jusque dans leur terrier. Son pelage est majoritairement brun, beige jaunâtre sur le dos et les flancs, tirant sur le noir sur le ventre et les membres. La caractéristique principale du Putois est son masque facial noir, plus ou moins marqué selon les individus, avec des bandes claires sur le museau, le front et la bordure des oreilles. On peut aisément le confondre avec le furet domestique retourné à l’état sauvage, qui présente un pelage plus clair, voire blanc. Tantôt considéré comme un carnivore spécialiste des micromammifères comme les campagnols, des anoures (grenouilles et crapauds) ou des lapins, ou comme prédateur opportuniste, l’espèce témoigne d’une importante adaptabilité aux conditions locales. Cette caractéristique fait qu’on peut la classer sur le plan alimentaire parmi les prédateurs généralistes très nettement carnivores, la part de végétaux et de fruits étant insignifiant contrairement à la Fouine, par exemple.
Habitat et écologie
Il fréquente une large gamme d’habitats, des vallées aux montagnes, et différents biotopes. Ce mustélidé semble adapté à la majorité des milieux rencontrés sous nos climats, y compris les plus diversifiés : on le retrouve aussi bien dans les milieux relativement ouverts (« openfields » ou bocages), que dans les milieux boisés. Le Putois est connu pour apprécier les milieux humides tels que les bords de rivières, les lacs, les étangs, les marais ou les rivages, une préférence qui s’explique par l’abondance et la diversité des proies qu’il peut y rencontrer. S’il s’adapte aux habitats les plus divers, la proximité de l’eau est un paramètre important conditionnant sa présence. Bien qu’il ne présente aucune adaptation morphologique à la vie amphibie, le Putois d’Europe est très souvent classé parmi les mammifères semi-aquatiques.
Répartition en Midi-Pyrénées
Le Putois d’Europe est présent dans toute la France. En Midi-Pyrénées, où il était autrefois plus abondant et présent dans tous les milieux, il semble localement restreint aux zones humides, comme dans le massif pyrénéen où il vit jusqu’à 1400 m d’altitude. Il évite les zones de grandes cultures, associées à la disparition des haies et des zones humides, comme dans la plaine toulousaine, de même que les territoires fortement urbanisés. La présence de haies et de prairies, où les populations de lapins de garenne et autres proies sont abondantes, lui sont favorables.
Menaces
En 2016, le Putois n’est présent sur la liste des espèces susceptibles d’être classées « nuisibles » dans aucun département de la grande région – il n’y figure d’ailleurs que dans deux départements français (le Pas-de-Calais et la Loire-Atlantique). Plus que le piégeage, la dégradation de ses habitats, notamment la disparition des haies, l’arasement des talus ou encore le drainage des zones humides lui ont été néfastes. D’autres facteurs combinés, incluant la mortalité causée par le trafic routier et l’empoisonnement secondaire par les raticides, semblent être impliqués dans la diminution drastique des populations sur la majorité de son aire de répartition. En Midi-Pyrénées, comme dans tout le Sud-Ouest, la confusion possible des morphes mélaniques avec le Vison d’Amérique a joué en la défaveur de l’espèce lors des campagnes de captures du Vison. La régression de l’espèce, induite également par la réduction des habitats favorables et celle des populations de Lapin de garenne via la myxomatose, est notamment sensible dans la région par la baisse des captures dans certains départements, comme en Ariège.

                                   Le ragondin, un rongeur nuisible


Le ragondin n'est pas vraiment l'animal qui fait rêver, dans la nature. Ce gros rat de rivière fait partie des mammifères rongeurs, connu également sous les noms de castor des marais, loutre d'Amérique, myopotame, lièvre des marais, racconda, etc.
Carte d'identité du ragondin
Le Ragondin (Myocastor coypus) appartient à la famille des Myocastoridés et il reste le seul représentant du genre Myocastor, à ce jour. Au XIXème siècle, il est arrivé d'Amérique du Sud, car l'Europe le convoitait pour sa fourrure...jusqu'à ce que les notables se lassent de ce poil. Les élevages furent stoppés et les animaux remis en liberté : ils se sont si bien acclimatés à leurs nouvelles conditions climatiques et géographiques, qu'ils se sont multipliés jusqu'à ce que leur nombre les rendent envahissants et nuisibles.
Le qualifier de gros rat n'est pas usurpé puisqu'il pèse en moyenne 7 kg pour une taille de 50 cm avec une queue de 35 cm, plus ou moins. Ses caractéristiques propres sont ses quatre grandes incisives orange presque rouge, et sa queue cylindrique.
On le distingue du rat musqué qui est plus petit avec une queue ovale et du castor dont la queue est plate.
Il a une tête assez grosse par rapport à son corps et des petites oreilles. Ses pattes arrières sont palmées pour faciliter la nage, ses pattes avant - non palmées - comptent chacune 5 doigts avec de longues griffes.
Comme il nage beaucoup, son épaisse fourrure est imperméable, de couleur brun-gris-roux. Il a de grandes moustaches blanches sur le museau dont l'extrémité est également blanche.
Le ragondin ne supporte pas les grands froids qui font geler sa queue, qui devient gangrénée et le fait mourir.
S'il est très connu pour son activité nocturne, le ragondin vit également aussi le jour, entre la nage et son terrier.
Son milieu de prédilection recouvre les bords de fleuves, de rivières, les marais, les canaux, les étangs, les mares, les fossés remplis d'eau plus ou moins stagnante. Là, il creuse son terrier qui comporte plusieurs entrées dont une sous l'eau.
Le ragondin étant herbivore, il se nourrit d'herbe, de branchages, de racines, de céréales, d'écorces, de plantes aquatiques...
Il s'agit d'un rongeur qui peut vivre une dizaine d'années et qui se reproduit rapidement puisque la femelle peut avoir jusqu'à 3 portées par an comptant chacune jusqu'à 7 petits.
Les nuisances du ragondin
Sur les berges des cours d'eau, le creusement des longs terriers du ragondin entraine souvent une déstabilisation et une érosion de celles-ci, ou un comblement accéléré lorsqu'il s'agit de fossés ou de canaux. Le réseau de galeries peut même, lorsque la population est importante, aller jusqu'à fragiliser des ouvrages hydrauliques.
Friand aussi de maïs, de blé et de toutes sortes de légumes, il peut faire des dégâts considérables dans les cultures si elles sont proches de son habitat.
Il déstabilise l'écosystème aquatique par sa surconsommation de plantes aquatiques et par sa destruction des nids d'oiseaux aquatiques.
En outre, cet animal assez repoussant peut être porteur de maladies comme la leptospirose ou la douve du foie.
Comme ses prédateurs naturels (alligator, caïman, puma) n'existent pas en Europe, des moyens de lutte sont mis en place pour limiter sa prolifération. Il figure sur la liste publiée par la commission européenne dans le cadre du règlement relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes, et en France, il est inscrit officiellement sur la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles.
   

 

LE BLAIREAU


Les premiers fossiles de blaireaux en France datent d’environ 100 000 ans et de 800 000 ans dans certaines zones eurasiennes. Aujourd’hui, il est toujours présent sur notre territoire national, en Corse et dans d’autres zones géographiques. Reconnaissable à sa fourrure grise et à ses bandes blanches et noires, ce très joli mammifère est le plus gros des Mustélidés que l’on trouve dans les pays d’Europe. Mais il n’est pas toujours bien apprécié. Il est même la bête noire des agriculteurs et des jardiniers, et subit un véritable carnage car les chasseurs le massacrent juste pour le plaisir. Faisons connaissance sans plus tarder avec le blaireau, victime d’un désamour exagéré.
Blaireau européen : principales caractéristiques
Le blaireau européen (Meles meles) est l’une des quatre sous-espèces de blaireau d’Eurasie. C’est un mammifère de l’Ordre des carnivores appartenant à la famille des Mustelidae qui comprend aussi la fouine, la belette ou encore l’hermine, le putois, les visons… Il vit dans la plupart des pays d’Europe, en plaine et dans les zones montagneuses jusqu’à une altitude n’excédant pas 2 000 mètres. Il se nourrit de serpents, de petits rongeurs, de vers de terre, de champignons, de fruits secs, d’abeilles, de limaces et d’escargots.
Différents noms permettent de désigner le blaireau européen : blaireau vulgaire, blaireau commun, blaireau d’Europe, blaireau ordinaire ou bien encore tasson.
Son corps allongé à la large croupe est recouvert d’une épaisse fourrure à poils raides de couleur grise. Il ressemble un petit ours. Sa tête conique et son museau (doté de vibrisses sensorielles) sont blancs et traversés de bandes longitudinales de couleur noire. Il possède une denture d’omnivore et est pourvu de griffes non rétractiles très solides. Malgré ses courtes pattes, il est le plus imposant mustélidé d’Europe. Il mesure à l’âge adulte 30 cm au garrot, 90 cm de longueur (ce qui inclut sa queue touffue d’une vingtaine de cm) pour un poids pouvant atteindre 20 kg chez certains spécimens. En ce qui concerne ses pointes de vitesse lors de ses déplacements, elles peuvent atteindre 30 km/h du fait de la puissance de ses pattes.
Le blaireau a surtout une activité nocturne. Doté d’une excellente ouïe et d’un fin odorat de l’ordre de 800 fois plus développé que celui des humains, il n’a pas en revanche une très bonne vue. C’est un animal qui marque son territoire à l’aide d’une substance odorante que produisent ses deux glandes anales.
Quels sont les prédateurs du blaireau ?
Les principaux prédateurs du blaireau sont le renard, le lynx, l’aigle, le grand-duc, le loup, le chien mais aussi l’Homme. Dans certaines circonstances, les blaireautins (petits du blaireau) peuvent être tués par leurs parents.
Il faut aussi noter que de nombreux spécimens adultes et juvéniles sont victimes de certaines maladies auxquelles ils sont particulièrement sensibles comme c’est le cas de la tuberculose bovine (Mycobacterium bovis) et de la rage.
A l’état sauvage, l’espérance de vie du blaireau est d’environ 15 ans, elle est d’une vingtaine d’années lorsque l’animal vit en captivité. A noter qu’un tiers des animaux adultes de cette espèce meurent tous les ans dans la nature, le plus grand nombre de décès étant recensé chez les mâles. Cela explique pourquoi les blairelles (femelles du blaireau) sont les plus nombreuses.
Blaireau, une espèce-ingénieur
Cet animal fouisseur, trapu et puissant, est capable de déplacer jusqu’à 40 tonnes de terre pour creuser de nombreuses galeries et créer entre 40 et 80 entrées. Son lieu de vie se compose d’un terrier principal et de terriers secondaires. C’est dans cette sorte de labyrinthe qu’il installe sa famille et stocke de la nourriture. Cet excellent terrassier choisit toujours un endroit non inondable, loin des lieux de passage, où les vers de terre pullulent et où le sol est bien drainé. De plus, il jette généralement son dévolu sur les sols meubles car la création des galeries lui demande moins d’efforts.
Il n’hésite pas à utiliser des terriers de renards et certains animaux profitent des terriers creusés par des blaireaux. Tous vivent en bonne intelligence. Les blaireaux cohabitent volontiers avec les chats forestiers, les lapins et même avec les putois.
Etant donné les grandes capacités du blaireau à creuser et à aménager des galeries jusqu’à 5 m de profondeur, l’espèce est – au même titre que les grands tatous et le castor – considérée comme une espèce-ingénieur. Cela signifie que par son activité et même uniquement par sa présence, le blaireau est capable de modifier significativement son environnement.
Blaireau commun : reproduction
Au sein d’un groupe de blaireaux, il existe une hiérarchie moyennement marquée. Toutefois, la reproduction est généralement l’apanage des seuls dominants de l’espèce. Une certaine cohésion sociale s’installe par exemple entre les mères qui élèvent ou prennent soin des petits de leurs congénères.
Dès 2 ans, les blaireaux atteignent leur maturité sexuelle. La saison des amours commence après les grands froids, juste au terme de la période de repos que s’accordent les blaireaux. Mais si en hiver ils sont peu actifs, ils n’hibernent pas pour autant. Cette période amoureuse a lieu entre janvier et mars. Avant d’être mère, une blairelle n’est pas du tout fidèle à un seul mâle, loin s’en faut puisqu’elle s’accouple avec plusieurs blaireaux d’un clan. Une fois la mise-bas, la femelle et le mâle forment un couple soudé et fidèle.
Il faut toutefois noter qu’une femelle peut s’accoupler à différentes périodes de l’année, c’est-à-dire lorsqu’elle est réceptive. Chez les blaireaux, on parle d’ovo-implantation différée puisque chaque ovule fécondé n’est pas implanté immédiatement dans l’utérus mais reste en attente pendant une longue période, parfois 10 mois.
Dès que l’ovule fécondé est implanté dans l’utérus, la gestation commence et dure que 2 mois. C’est donc parfois jusqu’à un an après l’accouplement que naissent les blaireautins. Une blairelle peut avoir entre 2 et 7 petits par portée. La mère prend soin d’eaux dans le terrier que le mâle a construit et aménagé. Les blaireautins sont vulnérables à la naissance car leurs yeux ne sont pas encore ouverts, leur corps n’est pas encore doté d’une fourrure suffisante pour qu’ils aient chaud, et ils sont incapables de se déplacer. Leur mère les allaite pendant 3 mois, mais environ 6 semaines après leur naissance les petits s’aventurent déjà hors du terrier où ils jouent entre eux en attendant la têtée.

                       Le Corbeau (Corvus corax) : l'oiseau noir et bruyant


De la famille des corvidés, le corbeau, de son vrai nom le "Grand corbeau" (Corvus corax) évoque depuis des siècles le malheur, la tristesse et la superstition. Pourtant, c'est l'un des oiseaux les plus intelligents. C'est aussi le plus grand passereau d'Europe que l'on confond souvent avec la corneille noire.
Comment reconnaître un corbeau ?
Le corbeau est un oiseau de grande envergure au corps puissant. C'est le plus grand des corvidés européens. Il a un plumage d'un noir brillant qui présente de légers reflets irisés bleutés et, pour le mâle, un aspect ébouriffé sur sa gorge. Ses plumes du ventre ont la particularité de tomber sur ses pattes. Son grand bec, en forme de poignard légèrement recourbé, est noir ainsi que ses yeux et ses énormes pattes. Les ailes du corbeau sont longues et pointues et sa queue est de forme carrée.
Le corbeau est reconnaissable en vol avec ses figures de haute voltige. Ses battements d'ailes sont peu amples et raides, entrecoupés de vols planés. Ses ailes sont longues et étroites et son grand bec est très visible en vol.
Cris et chant du corbeau
Le corbeau est connu pour être bruyant avec ses croassements rauques et graves, notamment quand il vole, répétés 2 ou 3 fois à la suite. Le corbeau croasse mais il est capable d'émettre d'autres sons très variés et même d'imiter les cris d'autres espèces d'oiseaux.
L'habitat du corbeau
Présent dans tout l'hémisphère Nord, le corbeau est une espèce sédentaire. Il se méfie de la présence humaine et préfère nicher dans des zones sauvages reculées, des falaises en bord de mer aux hautes montagnes en passant par des carrières. Mais on le trouve aussi dans les zones urbaines, sur les édifices de nos villes.
Alimentation du corbeau
Le corbeau est un charognard et se nourrit principalement de cadavres d'animaux. Mais il apprécie également tout autant les insectes, les vers, les escargots, les rongeurs, les grenouilles et crapauds, les petits mammifères ou oiseaux, que les graines et les fruits comme, par exemple, les cerises. Dans les villes, sa nourriture est aussi composée des détritus alimentaires des humains. Le corbeau se nourrit sur le sol et stock sa nourriture.
Reproduction du corbeau
Le corbeau nidifie de février à mai à de grandes hauteurs comme les falaises, les très grands arbres ou les pylônes. Le nid, imposant, est constitué de branches garnies d'herbes, de laine et de lichen. Après une durée d'incubation de 18 à 21 jours, la femelle pond entre 3 et 7 œufs par couvée (généralement une seule ponte par an). A leur naissance, les petits sont nourris par les deux parents jusqu'à ce qu'ils prennent leur envol au bout de 5 à 7 semaines.
Le corbeau est-il utile ou nuisible au jardin ?
Le corbeau qui se délecte des fruits et des bourgeons des arbres n'est pas apprécié de ceux qui cultivent un verger. Le corvidé fait aussi des dégâts dans les plantations de maïs doux. Et puis, si vous avez un poulailler avec quelques poules, soyez vigilants car il peut arriver qu'en période de grand froid, lorsque le corbeau manque de nourriture, il s'attaque aux poulets qui sont alors éviscérés et percés de trous. Et si le corbeau a repéré le pondoir, il n'aura de cesse d'y accéder pour en repartir avec un oeuf dans le bec. Mais le corbeau permet aussi de débarrasser du jardin les vers, les insectes et autres nuisibles qui font partie de son alimentation.
corbeau et corneille
corbeau et corneille
                                CORBEAU OU CORNEILLE


On les confond souvent à cause de leur plumage noir et de leur allure similaire. Et pourtant, même s’ils sont de la même famille, le corbeau et la corbeille appartiennent bel et bien à deux espèces différentes. Mais comment faire pour les différencier ?
Sommaire
Un mode de vie similaire
La corneille est entièrement noire, pas le corbeau
Leurs queues diffèrent
Un mode de vie similaire
La corneille (Corvus corone) est présente partout en France, sauf en haute montagne et en Corse. Quant au corbeau freux (Corvus frugilegus) il se rencontre dans la moitié Nord de la France et migre parfois jusque dans le Sud pour hiverner.
Tous deux s’adaptent très bien à la vie en ville et n’hésitent pas à faire les poubelles lorsqu’ils en ont l’occasion. Ils nichent en colonies à la cime des arbres. On peut les observer soit en vol soit au sol. Lorsqu’il est au sol, le corbeau ne se déplace qu’en marchant, voire en se dandinant, alors que la corneille peut marcher mais aussi sautiller. En vol, la corneille ne plane pas, contrairement au corbeau.
La corneille est entièrement noire, pas le corbeau
Malgré un mode de vie similaire, la corneille et le corbeau freux se distinguent par leur physique. Alors certes, il faut bien les observer pour déceler leurs différences, mais elles existent ! Ainsi, la corneille est plus petite que le corbeau et elle est noire du bec jusqu’à la queue. Par ailleurs, le haut de sa tête est plat.
Le corbeau en revanche possède un bec plus clair, voire blanchâtre, plus long mais aussi plus pointu. De plus, le sommet de son crâne est également plus pointu et son plumage noir peut comporter des reflets violets, verts ou bleus.
Leurs queues diffèrent
Si, même en regardant la couleur de son bec, vous n’arrivez toujours pas à savoir si l’oiseau noir que vous avez en face de vous est une corneille ou un corbeau, regardez sa queue ! En effet, la corneille a la particularité d’avoir la queue courte et carrée tandis que celle du corbeau est plus pointue.
Mais au-delà de leurs queues, leurs cris aussi diffèrent. Ainsi, le cri de la corneille est rauque et fort (elle criaille) tandis que celui du corbeau est particulièrement nasillard (il croasse).

LA PIE BAVARDE


La pie appartient à la famille des corvidés. Communément appelée « pie bavarde » (Pica pica), elle est très répandue en Europe. On compte 13 sous-espèces de pie. C’est un oiseau intelligent et très agile.
Comment reconnaître une pie ?
La pie est un oiseau d’assez grande taille qui se reconnaît par son plumage blanc sur le ventre, sur ses flancs et sur la base de ses ailes, alors que le reste de son corps est noir avec des reflets verts et bleus métalliques sur ses ailes et sa queue. Son bec puissant, ses yeux et ses pattes sont noirs aussi. La queue de la pie est assez longue, entre 20 et 30 cm. La pie est aussi reconnaissable par sa marche : elle fait de grands pas suivis de petits bonds.
Cris et chant de la pie
La pie possède un cri bruyant et criard. On l’entend souvent jacasser dans nos parcs et jardins notamment quand les pies se regroupent.
L'habitat de la pie
A l’origine, la pie vit plutôt dans les zones agricoles ou légèrement boisées. Mais elle a tendance à se déplacer vers les zones urbaines et péri-urbaines où les pesticides, qui détruisent sa nourriture, sont moins présents qu’à la campagne et où elle n’est pas chassée. La pie trouve refuge dans les grands arbres comme les peupliers, les bouleaux, les pins ou les cèdres, mais aussi les bosquets.
Alimentation de la pie
La pie est omnivore. Elle se nourrit au sol d’insectes, de vers ou de limaces ainsi que de graines ou de baies. La pie apprécie également les détritus des hommes comme les miettes de pain, les œufs ou les fruits. Comme les corvidés dont elle fait partie, si elle ne trouve rien d’autre, la pie mange les restes de cadavres de petits animaux écrasés sur la route par exemple. On trouve aussi souvent la pie perchée sur le dos des vaches ou des moutons car elle aime se nourrir des tiques présentes dans le pelage des animaux. La pie a la particularité de creuser un trou dans la terre pour stocker pendant 1 ou 2 jours sa nourriture.
Reproduction de la pie
Pendant la parade nuptiale, au printemps, le mâle offre de la nourriture à la femelle. La pie a une seule couvée par an de 4 à 9 œufs qu’elle couve entre 16 et 21 jours dans un nid fait de brindilles, de boue, d’herbes et de poils. Le mâle la nourrit pendant la période de nidification. Les petits quittent le nid au bout de 25 à 29 jours mais restent en famille jusqu’à l’automne.
La pie est-elle utile ou nuisible au jardin ?
Mal acceptée et accusée à tort de nombreux maux dans les zones rurales, la pie est classée parmi les nuisibles que l’on peut chasser. Elle est en effet accusée  ,à tord ou à raison , de piller les réserves de jeunes petits gibiers, de petits oiseaux et mammifères ,  de prélever les oeufs de certaines couvées de la faune sauvage .

L' ETOURNEAU OU SANSONNET

ETOURNEAU
ETOURNEAU

Étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), l'oiseau qui vit en groupe
L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est un oiseau très répandu dans nos régions, dans les campagnes comme dans les villes. Outre son cri reconnaissable, il a la particularité de vivre et de se déplacer quasiment toujours en groupes qui peuvent être composés de plusieurs centaines de milliers d’oiseaux.
Comment reconnaître un étourneau sansonnet ?
L’étourneau sansonnet est un oiseau noir que l’on confond souvent avec le merle noir. Il se distingue pourtant de ce dernier d’abord par sa queue qui est plus courte, qui est de la longueur de ses ailes. Ensuite, l’étourneau sansonnet a un plumage noir lustré et brillant alors que chez le merle noir, il est mat. On reconnaît l’étourneau sansonnet par les pointes de couleur claire (blanc, crème) présentes sur ses ailes et la base de sa queue. Le mâle et la femelle ont un bec jaune mais bleu à la base chez le mâle et rosâtre chez la femelle.
L’étourneau sansonnet a la particularité de vivre en groupe, c’est un oiseau grégaire. Pour se protéger des prédateurs comme l’épervier par exemple, il rejoint la nuit des dortoirs communautaires. L’étourneau sansonnet peut se révéler être une vraie nuisance dans les lieux où le groupe a élu domicile à cause de leurs nombreux excréments.
Le vol de l’étourneau sansonnet est caractéristique : il est rapide et énergique, entrecoupé de vols planés. Il est surtout impressionnant lorsque les étourneaux volent en groupe (ils peuvent être plusieurs milliers ensemble), à faible hauteur, avant d’aller rejoindre leurs dortoirs pour la nuit. Ces rassemblements d’étourneaux sansonnet en vol ressemblent à de véritables nuages en mouvement.
Cris et chant de l’étourneau sansonnet
L’étourneau sansonnet a un répertoire très vaste de chants et de cris. C’est un oiseau très bavard et, comme il vit en groupe, sa présence ne passe pas inaperçue en termes de bruit. L’étourneau sansonnet a la particularité de se livrer à des imitations d’autres espèces d’oiseaux comme les passereaux ou encore les buses.
L'habitat de l’étourneau sansonnet
L’étourneau sansonnet a besoin autant d’espaces ouverts (prairies, pelouses, jardins, vergers, etc.) pour trouver sa nourriture que de lieux cachés (trous dans les arbres, dans les toitures de maison et même dans les lampadaires des villes) pour se reproduire notamment. La nuit, l’étourneau sansonnet se regroupe avec ses congénères pour dormir dans des parcs en ville ou bien en bordure de plans d’eau.
Alimentation de l’étourneau sansonnet
L’étourneau sansonnet se nourrit principalement au sol où il trouve des insectes, des vers, des lombrics, etc. À la saison des fruits, il n’hésite pas en revanche à grimper dans les arbres, toujours en groupe, pour se nourrir. Les décharges sauvages sont aussi de formidables réservoirs de nourriture pour l’étourneau sansonnet.
Reproduction de l’étourneau sansonnet
L’étourneau sansonnet niche dans des cavités qu’il n’hésite d’ailleurs pas à voler à d’autres espèces comme la mésange ou le pic épeiche. On trouve souvent leur nid sous les sous toits des maisons dans les villes ou à l’intérieur même des lampadaires. La femelle pond entre quatre et six œufs à la fin du mois de mars ou début avril qu’elle couve pendant environ deux semaines. Les petits prennent leur envol au bout de trois semaines.
L’étourneau sansonnet est-il utile ou nuisible au jardin ?
L’étourneau sansonnet est redouté au jardin surtout si l’on dispose d’un verger ou d’une vigne. Il vient en effet avec de nombreux de ses congénères manger les fruits des cerisiers, des figuiers, des oliviers, etc. Mais, compte tenu de son régime alimentaire varié, l’étourneau sansonnet contribue aussi à débarrasser les jardins des insectes nuisibles.

LE LAPIN DE GARENNE

LAPIN DE GARENNE
LAPIN DE GARENNE
lapin de garenne
lapin de garenne

Le lapin de garenne, redoutable au jardin
Le lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) ou lapin commun fait partie des lagomorphes comme le lièvre. Ce mammifère de la famille des Léporidés tire son nom des garennes, nom donné autrefois aux espaces herbeux ou boisés truffés de réseaux de terriers où ces lapins étaient nombreux. Le lapin commun est également domestiqué pour l’élevage, ainsi que pour l’agrément avec notamment les lapins nains.
Le lapin de garenne : carte d’identité
Le lapin de garenne se distingue du lièvre par sa taille plus petite : entre 35 et 50 cm environ sans la queue et ses oreilles également plus courtes ne dépassant pas 9 cm. Selon les gabarits, son poids varie entre 1 kg et 2,5 kg. Il a une fourrure gris-brun à gris-beige tirant sur le blanchâtre au niveau du ventre et une petite tache rousse sur la nuque.
Le dimorphisme sexuel se remarque à la forme de la tête : plus fine et davantage allongée chez les femelles, alors que les mâles sont plus joufflus.
Le lapin a la particularité d’avoir une dentition importante (28 dents) qui ne s’arrête jamais de pousser. Il a également une très bonne vue qui porte à 360°C, avec ses yeux dont l’iris est brun-noir, à la différence du lièvre. Dès lors que la luminosité baisse, le lapin continue à très bien voir. Cependant, juste devant lui, ce sont ses vibrisses qui lui permettront de sentir la présence d’obstacles. Son ouïe n’est pas un sens particulièrement précis chez lui alors que l’acuité de son odorat ne fait aucun doute. Un autre sens est curieusement bien développé chez le lapin, c’est le goût puisqu’il est capable de discerner le salé, le sucré, l’acide et l’amer.
Lorsqu’il est en détresse ou en coït, le lapin clapit en poussant un petit cri aigu. Mais s’il veut prévenir d’un danger à proximité, il tape du pied ce qui provoque un bruit sec qui résonne à distance.
Le lapin vit en couple ou en groupe d’une vingtaine d’adultes au sein duquel une hiérarchie existe avec des dominants et des dominés : les premiers auront priorité sur l’accouplement avec le meilleur espace pour mettre bas, tandis que les deuxièmes sont en retrait.
Comme il voit la nuit, le lapin vit surtout à partir du crépuscule. Son espérance de vie peut aller jusqu’à 9 ans mais c’est sans compter sur les prédateurs et autres obstacles à sa survie.
La reproduction du lapin de garenne
Le lapin a la réputation d’être très actif sexuellement, et le "chaud lapin" n’est pas vraiment une expression usurpée puisqu’il copule toute l’année en changeant de partenaire au gré de ses envies, ce qui lui fait une descendance pléthorique.
Les femelles peuvent être en chaleur toute l’année sauf en automne. La durée de la gestation est d’un mois, et les femelles en gestation se rencontrent principalement entre février et août.
Elles mettent bas dans une rabouillère (terrier d'accouchement) d’une portée comptant entre 3 et 12 petits lapereaux glabres avec les yeux fermés. Ils vont chercher l’une des 6 mamelles de la femelle grâce à l’odorat déjà présent : compte tenu de l’écart entre le nombre de tétines et le nombre de petits, une forte mortalité de lapereaux est fréquente. A 4 semaines, les petits sont sevrés et autonomes, ils atteindront leur maturité sexuelle à 3 mois et demi et 4 mois, respectivement pour les femelles et pour les mâles. Seulement un mois après avoir mis bas, la femelle est à nouveau fécondable : de ce fait, elle peut avoir jusqu’à 6 portées par an !
L’habitat du lapin de garenne
Le lapin de garenne vit à moins de 1400 mètres d’altitude, dans des zones herbeuses, de toutes sortes dès lors qu’il existe quand même quelques buissons ou haies pour se cacher : cela va des landes aux bois, en passant par les clairières, les dunes, les bocages, les prairies, les champs cultivés, sans oublier non plus les parcs publics des villes, les ronds-points végétalisés, les aires d’autoroute et de zones industrielles, les pelouses et les jardins.
Pour faciliter le creusement des terriers, le lapin de garenne préfère les sols sableux, meubles, bien drainés et profonds. Les terriers, s’ils ne sont pas isolés, sont reliés entre eux par des galeries.
L’espace vital du lapin peut aller jusqu’à 4 ha et doubler s’il vit en communauté, mais cela dépend de l’abondance ou non de nourriture à proximité du terrier. Il marque son territoire, y compris l’entrée du terrier, avec l’urine, les crottes et la sécrétion de glandes mentonnières.
La nourriture du lapin de garenne
Le lapin de garenne est bien évidemment un herbivore puisqu’on le voit toujours associé aux carottes dans les films d’animation et les BD ! Moins délicat, il mange également ses propres crottes encore molles tout juste déféquées (on dit qu’il est cæcotrophe) qu’il va mâchouiller comme s’il ruminait. Il s’agit d’une sorte de digestion en deux étapes..
En fonction de la nature environnante et des saisons, les plantes herbacées qu’il va consommer vont varier : cela va des graminées (Poacées) aux beaux jours jusqu’aux racines, bulbes, graines, tiges, jeunes pousses et écorces d’arbustes quand le froid arrive. S’il y a des cultures dans son domaine vital, il ira se servir qu’il s’agisse d’un champ de céréales ou d’un jardin potager dans lequel carottes et choux, notamment, poussent.
Le lapin de garenne, la hantise du jardinier
Le lapin de garenne peut faire beaucoup de dégâts dans les cultures agricoles, les forêts et les jardins s’il vit en population dense sur une zone. Cependant, sa répartition n’est pas du tout équilibrée sur le territoire : certaines régions en sont envahies, et dans d’autres, il a presque disparu. De ce fait, depuis 2007, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) surveille ses populations afin de l’inclure dans les espèces menacées le cas échéant. Simultanément, il est inscrit sur la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles.

L’une des principales menaces des lapins de garenne sont les chasseurs, bien sûr. Mais les pathologies représentent une cause de mortalité importante : myxomatose et autres virus notamment hémorragiques.
Le réseau routier constitue un piège pour les lapins qui se font fréquemment écraser par des automobilistes, sans qu’on puisse parler d’une hécatombe routière.
Enfin, les prédateurs naturels du lapin de garenne ont une responsabilité sur leurs populations : renard, hermine, fouine, putois, belette, chat sauvage, chien, hibou, chouette, aigle.... Or, sans lapins de garenne pour se nourrir, certains de ces prédateurs seraient menacées. Il est donc important de maintenir les populations de lapins de garenne, à un niveau équilibré, ce qui se fait localement par des opérations de réintroduction

LE GEAI


Mensurations
Le Geai des chênes se distingue du Merle noir par sa taille et son plumage contrasté. La femelle et le mâle ne se distinguent que par la taille, 30 à 36 cm, plus modeste chez la femelle. Cet oiseau peut peser de 140 à 190 grammes 1.
Plumage[modifier | modifier le code]
Le Geai des chênes est reconnaissable à son plumage coloré, rayé de noir et blanc sur la tête, dont les plumes peuvent se dresser (huppe érectile). Son bec est prolongé par une bande noire sous l'œil qui donne l'impression qu'il porte des sortes de moustaches noires.
Son corps est brun rosé sur le dessus et brun plus clair sur le dessous, sa queue est noire, son croupion et son bas-ventre blanc, ses rémiges primaires des ailes sont bleu vif et noires.
Le plumage des jeunes n'est complet qu'au bout d'une vingtaine de jours, et se révèle plus terne que celui des adultes. Ils ne possèdent que quelques stries blanches et noires au sommet de la tête, alors que les adultes en possèdent une dizaine et la marque noire qui prolonge le bec est moins marquée que chez les adultes.
Les différentes sous-espèces se distinguent notamment par certaines particularités du plumage.
Espèces ressemblantes[modifier | modifier le code]
Parmi les espèces proches du Geai des chênes figurent d'autres passereaux :
la Pie bavarde (Pica pica), un peu plus grande, au plumage noir, au ventre blanc, avec une tache ovale et blanche sur chaque épaule, une queue longue et noire à reflets pourpres et verts ;
le Cassenoix moucheté, de la même taille que le Geai, au plumage brun foncé moucheté de blanc, avec une calotte brun foncé sur la tête et le dessous de la queue blanc.
Un autre oiseau, lui ressemble aussi :
la Huppe fasciée (Upupa epops) qui se distingue du Geai des chênes par un bec beaucoup plus long, un plumage plutôt rose orangé, noir et blanc sans trace de noir et une haute touffe de plumes orangées.
Comportement
Son envergure est de 45 à 55 cm. Déployées, ses ailes révèlent des marques blanches et bleues.
Son vol est direct mais irrégulier.
Alimentation
Le Geai, comme la plupart des espèces, a une alimentation qui varie selon la saison mais, surtout, il fait partie des rares espèces d'oiseaux (Casse-noix moucheté...) qui « thésaurisent », c'est-à-dire qui stockent de la nourriture (glands, faines...) pour l'hiver et le printemps. Il peut le faire presque toute l'année, mais c'est en automne qu'il y consacre le plus de temps et d'attention2.
Geai transportant un gland.
Son régime alimentaire est omnivore : comme les mésanges et les moineaux, il se nourrit de larves et d'insectes, mais il a aussi une alimentation végétale (glands, noix, châtaignes...). Il affectionne particulièrement les glands des chênes qu'il cache pour l'hiver, et en particulier du chêne pédonculé. Il se régale de préférence de glands qu'il sélectionne rigoureusement en fonction de leur maturité, de leur taille et de leur qualité, et dont il veille à ce qu'ils soient exempts de parasites. Au printemps et en été, il se nourrit des glands enterrés et qui ont germé, mais aussi d'autres graines diverses, qu'il n'hésite pas à aller chercher dans les cultures à la lisière des bois. Il apprécie particulièrement le maïs, qui dans certaines zones est devenu une part importante de sa consommation, mais il n'est pas réellement considéré comme nuisible du fait que ses prélèvements sont suffisamment limités et localisés.
Geai mangeant un oisillon. On a montré (1992) que plus un milieu (y compris forestier) est « fragmenté », plus ce type de prédation augmente3.
Comme tous les corvidés, et de nombreuses autres espèces forestières4, il est à l'occasion prédateur d'autres oiseaux (au printemps notamment) ; il n'hésite pas à s'attaquer aux nids de petits oiseaux (fauvettes par exemple) pour manger leurs œufs voire des oisillons (plus rarement). Il peut voler un œuf en quelques secondes4. C'est l'origine de sa réputation de pilleurs de nids. Pour étudier ce type de prédation, on a mesuré le degré de prédation par les geais de nids artificiels contenant des œufs, disposés le long d'un gradient allant de milieux ruraux ouverts à la forêt dense. Cette étude a montré que plus le milieu est ouvert et écologiquement fragmenté, plus cette prédation est importante (ceci vaut aussi pour les autres corvidés). De même en forêt, plus la fragmentation forestière est importante, plus le geai est prédateur de nids3.
Sous son bec, il possède une petite poche dans laquelle il peut aisément stocker les graines qu'il récolte. La capacité de cette poche est de quatre à sept glands5 qu'il peut ainsi transporter avant de les cacher dans le domaine où il niche, car tout au long de l'automne, il se constitue des réserves, qu'il dissimule sous des racines, des mousses, à l'intérieur de souches d'arbre ou même sous le tapis de feuilles. Pour retrouver ses réserves, il a la capacité de mémoriser des points de repères qu'il observe soigneusement. Lorsque les points de repères ne sont pas suffisants, il va jusqu'à placer à côté de sa cachette des petits cailloux qu'il utilisera comme autant de balises6. Cependant si ses points de repères sont déplacés ou disparaissent, le Geai des chênes devient incapable de retrouver la cachette de ses réserves, la moitié des glands enterrés germant et donnant une plantule apte à la survie. Il a été estimé qu'un seul geai enfouit chaque année près de 4 600 glands5, ce qui fait de lui le premier reboiseur européen de chênes et de hêtres.
Dans les parcs et jardins des villes, il apprécie les arachides, les vers, les légumes, les céréales, les noix et les baies.
Chant
Chants puis cris de geai des chênes (Paris, 2016)
Son chant est très varié, passant de cris rauques, brefs, forts et stridents aux gloussements, sifflements et parfois même à des espèces de miaulements, on dit que le geai cacarde, cajole, cageole, frigulote ou jase.
C'est en fait un bon imitateur et il a la capacité de reproduire des chants ou des cris d'autres oiseaux et même de mammifères comme le chat ou le cheval. À la fin de l'hiver et au début du printemps, il émet une multitude de sons inspirés de ceux qu'il a entendus dans la forêt ou à sa lisière.
C'est au printemps, fin mars et début avril lors de la période de reproduction, que son chant devient le plus mélodieux et il l'utilise comme outil de communication avec ses congénères jusqu'à la formation des couples. Dès que la couvaison commence, le geai des chênes devient pratiquement silencieux, et n'émet plus qu'un léger gazouillement.
Vigilance
C'est un oiseau « guetteur » dont le cri strident est réputé alerter ses congénères, mais aussi une partie des animaux sympatriques du sous-bois et de la forêt à l'approche d'un prédateur ou d'un intrus (humain éventuellement). On a par exemple montré que ce cri est bien perçu comme une alerte par l'écureuil roux7. De même, les renards ou les chasseurs savent exploiter ces informations. La valeur hautement interspécifique des cris de geai justifie le sumom de « sentinelle de la forêt » attribué à cette espèce.
Reproduction
Œufs de Geai des chênes Muséum de Toulouse
Le geai est généralement sédentaire et plutôt solitaire, mais en période de reproduction, il vit temporairement en groupe avec ses congénères.
On peut aussi le rencontrer, en hiver, en petits groupes fréquentant les mangeoires et réserves de boules de graisse jusqu'aux abords des maisons d'habitation où il se laisse parfois approcher.
L'espèce est très territoriale. Dès qu'il est formé, le couple défend son territoire contre ses congénères. Les couples « dominants » cherchent à utiliser les meilleures zones de reproduction (forêt dense), laissant les milieux moins favorables aux autres. Cette répartition avec accès inégal aux ressources pourrait jouer un rôle de mécanisme d'autorégulation des populations8.
La femelle pond de trois à six œufs de couleur verdâtre, d'avril à juin.
Répartition
Il vit dans toute l'Europe, excepté les zones les plus nordiques (Islande, nord de l'Irlande, Écosse et de notables parties du nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie), en Afrique du Nord et dans toute l'Asie continentale. Dans les zones les plus froides de son habitat (Suède, Norvège et Pologne), les populations de geai des chênes migrent, en automne, vers des régions plus au sud.
Habitat
Le Geai des chênes ne se sent pas à l'aise sur les terrains découverts, il niche de préférence dans les bocages et dans les bois (feuillus aussi bien que conifères, également en altitude), mais peut aussi vivre dans les parcs et jardins des villes, petites et même grandes.